Il n’est pas rare qu’au moment de la délivrance d’un médicament en pharmacie, la molécule prescrite ne soit pas en stock.
Que faire en ce cas ?
La Cour d’appel de Paris a récemment rappelé les obligations des pharmaciens mais également la conduite à tenir pour les infirmiers libéraux.
Dans l’affaire qui lui était soumise, une patiente atteinte du virus de l’hépatite C s’était vue prescrire, entre autres, de l'Interferon dosé à 80 microgrammes.
A deux reprises, une pharmacie lui avait délivré du Viraferon Peg dosé à 120 microgrammes.
Deux infirmiers libéraux ont procédé aux injections du produit.
La patiente a alors présenté des effets secondaires inquiétants lesquels ont par la suite été imputés au surdosage du Viraferon.
La Cour d’appel de Paris a retenu une responsabilité partagée, à hauteur de 70% pour le pharmacien et 30 % pour les infirmiers, précisant :
- Pour le pharmacien, "qu'avant de délivrer le produit surdosé, le pharmacien n'a pas pris contact avec le médecin prescripteur, ni porté sur l'ordonnance une mention relative à la délivrance d'un produit dont le dosage ne correspondait pas à la prescription et à la nécessaire adaptation de l'injection pour respecter la dose prescrite […] ni averti la patiente de ce surdosage […]".
- Pour les infirmiers, que leur faute consiste à "ne pas avoir pris attache avec le pharmacien ou avec le médecin prescripteur après avoir constaté que le produit […] était différent du produit figurant sur l'ordonnance et de ne pas avoir interrogé leur patiente, notamment à la suite de la première injection, sur son état de santé".
A l’occasion de cet arrêt, la Cour d’appel de Paris a rappelé les bonnes pratiques de dispensation des médicaments lorsque le pharmacien ne détient pas le produit prescrit dans son stock :
"Le pharmacien qui ne détient pas le produit dans son stock doit faire appel aux grossistes, aux autres officines ou au fabricant et en dernier recours, calculer le volume à injecter afin de respecter le dosage prescrit, voire même prendre contact avec le médecin prescripteur pour lui faire part de la difficulté."
Que vous soyez pharmacien, infirmier, patient, n’hésitez pas à consulter le Cabinet PHILIPPE, votre Avocat en droit de la santé qui vous éclairera sur le circuit du médicament et ses dangers.